Le chômage, comme un deuil ou un abandon amoureux (Slate)

De nombreux travaux le prouvent: la perte d’emploi s’apparente à un événement traumatique, qui dégrade à la fois la santé mentale et physique.

«Depuis septembre 2015, c’est une catastrophe. Je n’ai pas rencontré une seule personne qui ne se soit pas mise à pleurer…» Sommes-nous au bout de la ligne de Suicide Écoute, ou de celle de SOS Amitié? Pas tout à fait. Jamal Rami, secrétaire général du syndicat Sud Chômeurs et précaires de la Loire, anime des permanences visant à aider les demandeurs d’emploi sur des questions de droit. Mais au-delà de kafkaïens dossiers administratifs, il se retrouve surtout aux prises avec une souffrance permanente faite de honte, d’absence de vie sociale, de constitution abîmée… Une réalité qui se manifeste chez des millions de personnes (3,531 millions de chômeurs en catégorie A à la fin mars et 5,454 millions dans les catégories A, B et C, en attendant les chiffres d’avril, publiés ce mercredi 25 mai) et nécessite plus que jamais une action des pouvoirs publics.

«D’abord, perdre son travail constitue cliniquement un événement traumatique», explique le psychiatre Michel Debout, professeur de médecine et président de l’Union nationale pour la prévention du suicide (Unps), auteur du livre Le traumatisme du chômage avec la participation du journaliste Gérard Clavairoly. «En ce moment, les personnes éprouvent surprise, sentiment de mort et humiliation.»

«Ensuite vient l’état de stress post-traumatique», ajoute le psychiatre. «Des manifestations anxieuses, comme les cauchemars ou la perte d’appétit, la honte, l’impuissance, la perte d’estime de soi… Pendant la recherche d’emploi, les entretiens d’embauche réactivent régulièrement le traumatisme vécu.» Lire la suite sur Slate.

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